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du skipper

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Tous les mardis

Brosse à dents, bouilloire, bonnet, carte, seau…. Quel sont les objets indispensables d’un skipper au quotidien sur son bateau ?

Les bottes

Pour garder les pieds bien au sec, les skippers choisissent des bottes étanches, confortables et antidérapantes qui résistent à toutes les conditions météorologiques rencontrées sur leur parcours. Elles sont fabriquées avec des matériaux étanches comme le caoutchouc ou le Gore-tex.

Sur la semelle extérieure antidérapante et la plus plate possible, des ventouses facilitent l’adhésion au sol. Sur les bottes, des renforts sont prévus afin d’éviter les blessures et l’usure sur les zones du pied exposées tel le talon. La doublure en néoprène permet une isolation maximale même par grand froid. Enfin une guêtre qui referme sur le pantalon par une bride de serrage facilite l’évacuation de l’eau vers l’extérieur de la botte.

Pour cette édition 2020, une société a créé des bottes spéciales, les bottes « skipper » à 250 euros qui a ont été adoptées par 7 des 33 navigateurs.

La table

Une table c'est souvent bien utile au quotidien : pour manger, se réunir, préparer des affaires, poser des bricoles en attendant de les ranger, et même installer quelques objets de décoration. Meuble central au milieu de nos salons et cuisines, la table est très peu visible à bord d'un IMOCA, et pour cause ! Premièrement cela prend beaucoup de place...et deuxièmement, rien ne sert de déposer des choses dessus : avec le tangage tout tomberait par terre ! Alors comment font nos skippers ? Il existe bien des sortes de tables, ou "tablettes", qui permettent d'installer de manière fixe du matériel, comme la table des cartes (tableau de bord avec ordinateurs). Autrement ils stockent leurs affaires dans des filets ou casiers, sur des portants... S'ils ont besoin d'un espace, ils peuvent également utiliser temporairement des recoins de leurs bateaux, par exemple pour se faire à manger, tout en fixant les objets aurant que possible dessus. Mais vous l'aurez compris, une table ne sert pas à grand chose à bord d'un IMOCA.

La crème solaire

Il est nécessaire que le skipper dispose d’une bonne crème solaire pour protéger les zones non couvertes de son corps, par tous les temps. En effet, en mer, les dangers liés à  au soleil sont plus importants  que sur la terre. Tout d’abord, l'eau renvoie 10 % à 30 % des rayons ultraviolet (UV) qu’elle reçoit. À cela s’ajoute la réflexion du soleil, sur les voiles et le pont du bateau. Et même avec du vent, des embruns et des températures fraîches que le skipper croise les rayons UV du soleil qui attaquent la peau, sont toujours présents.

 

En images :  Onboard video - Benjamin DUTREUX | OMIA – WATER FAMILY - 17.11. Vendée Globe :

 

La caisse à outils

A bord du bateau du Vendée Globe, le skipper doit disposer d’outils de bricolage afin de se débrouiller tout seul en cas de casse ou de problèmes techniques. Il apporte des tournevis, des clés, une scie, un marteau et autres outils traditionnels… Il est également nécessaire de disposer de matériel pour réparer les voiles (tissus adhésifs…), faire du composite (résine…) réaliser des petites soudures électroniques, entretenir le moteur ou l’accastillage (exemple : graisse pour les winches)...

L’accastillage est constitué des accessoires du pont (mousquetons, treuils, winches…) utilisés pour manœuvrer les voiles. 
Tous ces outils sont indispensables au skipper qui passe parfois des journées entières à bricoler. Ainsi le 13 novembre 2020, après cinq jours de navigation compliqués, Nicolas Troussel de Corum L’Épargne affirmait alors « passer plus de temps à réparer qu’à naviguer ».
 

Les repas

Les skippers du Vendée Globe sont certes des héros mais ils sont comme nous : ils mangent !

Nous  pourrions oublier ce détail parmi d'autres du quotidien…Au milieu des aventures, histoires, et péripéties auxquels ils sont confrontés tous les jours, ils doivent également gérer leurs besoins "primaires" comme celui de se nourrir. Mais à bord d'un IMOCA parfois lancer à plusieurs dizaines de noeuds, pas simple.

 

Tout d'abord il faut savoir que les marins embarqués pour plusieurs mois de course ne peuvent pas se permettre d'emmener des denrées qui pèseraient trop lourds (afin d'alléger le bateau) et qui sont périssables. Pas de congélateur, pas de frigo...alors oublions les rumsteaks, homards, potirons et autres aliments de notre vie de tous les jours. Ils emmènent environ 150 kg de plats lyophilisés, c'est à dire desséchés et qui prennent juste la place de petits sachets. Il leur suffit ensuite de les faire "gonfler" et prendre forme dans de l'eau chaude. Ils peuvent également avoir des plats appertisés qu'il suffit de réchauffer.

 

Et s'ils manquent des plats ? Lors de la dernière édition Sébastien Destremau avait manqué de nourriture car une partie de ses vivres avait pris l'eau ; il avait donc pêché afin de pouvoir se nourrir !  

 

En savoir + :  L'alimentation. Inititiaves coeur :

 

L'eau

L’eau est indispensable à la vie. Mais l’eau de mer qui entoure le skipper n’est pas potable et se laver avec et avec le sel qu’elle contient n’est pas agréable et pique la peau. Pour boire, se laver et cuisiner les plats lyophilisés ou déshydratés, les skippers ont besoin de 3,5 litres d’eau douce par jour, soit 135 kg d'eau pour un voyage de 90 jours. Trop lourd à transporter, pour ces aventuriers des mers qui cherchent à rendre leur bateau le plus léger possible. Il faut donc trouver une autre solution.


Le règlement du Vendée Globe oblige les skippers à partir avec un minimum de réserve d’eau douce avec eux (un peu moins de 20 litres). Pour le reste de leurs besoins, ils transforment l’eau de mer en eau douce avec leurs 2 dessalinisateurs, des machines qui enlèvent le sel de l’eau de mer afin de la rendre potable. Il est important d’en avoir 2, car si l'un d'eux est en panne l'autre peut être utilisé. Ces machines fonctionnent très bien, mais lentement, d’autant plus qu’elles ont besoin d’énergie pour filtrer l’eau, et que cette énergie est aussi produite sur le bateau (par exemple avec des panneaux solaires).

Le chocolat

Tous les repas des skippers sont préparés bien à l'avance. Ils sont souvent lyophilisés (voir l'article sur la bouilloire) pour ne pas prendre trop de place et alléger le bateau le plus possible.

Mais... les skippers emmenent aussi des gourmandises, facile à grignoter : chocolat, fruits secs, pâtes de fruits...

Quand on est seul(e) dans les mers du Sud déguster un carreau de chocolat peut être un moment agréable et réconfortant !

Miranda Merron (Campagne de France) qui a peu consommé ses aliments plaisir jusqu'à maintenant explique : "j’ai aussi beaucoup plus faim ! J’ai perdu du poids alors je me rattrape maintenant… Je m’autorise une tablette de chocolat par jour : il n’y a que 500 calories. »"

Les cadeaux

Et pourquoi le Père Noël ne passerait-il pas également sur le bateau des skippers  ?

Après tout, le 25 décembre, il fera lui aussi le tour du monde et devrait tomber sur nos marins environ 50 jours après leur départ des Sables d'Olonne, entre l'Océan Indien et l'Océan Pacifique. Il devra ajuster une voile sur son traineau et bien viser les navires pour y déposer ses cadeaux...en tout discrétion.

Mais attention, il saura respecter les spécificités de la course, à savoir déposer des cadeaux ni trop lourds et ni trop volumineux : l'embarcation doit rester la plus légère possible. Tant pis, ce ne sera pas pour cette année la nouvelle télévision panoramique ! Par contre, les skippers pourront espérer recevoir des cadeaux en tout genre : peluches, foie gras, DVD, vin, décoration...

 

> Des images des skippers à Noël, lors de la précédente édition : 

Le pull

Dans les zones froides, le skipper enfile un pull, au-dessus d’une première couche de vêtement en coton et sous son vêtement imperméable.

Le pull, généralement en fibres polaires, sert à retenir la chaleur du corps et doit permettre une évacuation facile de l’humidité. 

En effet, pour les skippers, dans les régions froides, il est important d’être bien au sec et au chaud pour réaliser leurs manœuvres sur le pont, exposé aux embruns, aux vents et parfois à de fortes vagues.

Avec l’humidité et le vent, la sensation de froid peut être altérée. Ainsi dans les mers du sud, avec un vent de 50 km/h, le skipper peut ressentir une température de 5° alors qu’elle est en réalité de 15°. De plus, si la peau n’est pas suffisamment protégée, les blessures et les problèmes de peau peuvent arriver. 

 

En savoir plus : Vidéo Ouest-France « Les vêtements c’est aussi important que le bateau »
 

Voici par exemple le pull porté par Boris HERRMANN le 6 décembre 2020 à l'occasion de la Saint-Nicolas et visible en vidéo.

Le lit

Le lit du skipper est un peu spécial. Chez les marins on l’appelle la bannette.

Chaque bateau est équipé de deux couchettes, ou bannettes. Il y en a une de chaque côté. Stratégiquement, le skipper s’allonge toujours du côté où est le vent. Il veille aussi à ce que son corps soit bien calé pour réussir à dormir malgré les mouvements violents du bateau.

Alors que sur la terre ferme nous dormons chaque nuit en moyenne 8h à 10h d’affilé, le skipper, lui, ne peut pas se reposer une nuit entière. Il doit surveiller son bateau pour ne pas qu’il parte à la dérive et rester performant de jour comme de nuit. Mais alors comment fait-il pour dormir ?

Son sommeil est fractionné. Il dort en moyenne six fois par jour, par tranche de 40 à 60 minutes maximum. Pendant ce temps de repos, le bateau est réglé en mode « pilote automatique ». Le skipper rêve alors peut-être de son vrai lit confortable et moelleux... Mais tout à coup le réveil sonne ! En effet, pour ne pas dormir trop longtemps le marin programme des alarmes

Le bonnet

Le skipper n'oublie pas d'emmener dans ses bagages son indispensable bonnet.

L'humidité et le froid : voilà deux ennemis du skipper à bord de son bateau. Lors des manœuvres sur le pont, l'assaut des vagues et le vent amènent le navigateur à mettre un bonnet en polaire pour conserver la chaleur. En effet, la tête est la partie du corps la plus sensible aux variations de températures.

Le thermomètre peut descendre jusquà 0° la nuit dans les mers du Sud, et la morsure du vent biaise le ressenti sur la peau : même s'il fait plus de 15°C, le skipper peut avoir l'impression qu'il ne fait que 5°C ! 

Alors gare aux coups de froid !

En savoir plus sur la météo pendant la course du Vendée Globe : Fiche Les mystères du temps qu'il fait

Le seau

Pour la vaisselle, la toilette, ou pour faire ses besoins, l’accessoire indispensable du skipper c'est un seau. Enfin deux seaux c'est mieux !

Pour certains skippers comme Alex Thomson et Samantha Davies, les seaux sont en carbone afin d'être les plus légers possibles et ne pas alourdir le bateau.

Pour ses besoins, le skipper évite de se pencher par-dessus bord, et se réfugie à l’intérieur du cockpit avec un seau muni d'un sachet biodégradable. Les déchets et le sac sont ensuite jetés à la mer.

Pour la douche, lorsqu'il fait chaud, les skippeurs se servent d'un seau ou d'un bidon rempli d'eau de mer débarrassée de son sel grâce au dessalinisateur (car le sel piquerait la peau).  

Pour l'anecdote, en 2016,  Alain Roura a perdu un de ses seaux après six jours de course, et utilisait le même pour la vaisselle, la douche et ses besoins.

La brosse à dents

Se brosser les dents est très important, même pendant la course du Vendée Globe, comme l’explique le médecin de la course Jean-Yves Chauve.

« Le quotidien des skippers à bord est extrêmement régulé, et le brossage des dents fait partie des tâches quotidiennes, répétitives, qu’il faut faire. Ce n’est pas simple de se brosser les dents en pleine mer pour autant, je leur conseille de le faire comme dans la vraie vie, c’est-à-dire après chaque repas » précise Jean-Yves Chauve.

 

Trois grandes “histoires de dents” ont marqué l’histoire du Vendée Globe.

> Guy Bernardin, Vendée Globe 1988-1989
Le navigateur a dû abandonner la course à cause d’une rage de dents. Une croûte de pain se serait coincée dans ses dents le jour du départ alors qu’il mangeait un sandwich. La douleur était insoutenable. Il a dû abandonner au large de l'Australie pour se faire soigner.

 

> Bertrand De Broc, Vendée Globe 1992-1993
L’histoire a fait le tour du monde. Le 9 janvier 1993, lors d’un incident sur son bateau, Bertrand De Broc s’est coupé la langue. Il a était impératif de recoudre pour éviter une infection. Guidé à distance, le skipper a réussi à pratiquer l’opération lui-même.

 

> Bernard Stamm, Vendée Globe 2012-2013
Le skipper suisse s’est cassé une dent en mangeant pendant la course. L’opération pour soigner la dent s’est réalisée pratiquement sans anesthésie avec des instruments sommaires et grâce à une visioconférence.

La bouilloire

La bouilloire est indispensable pour le skipper. Elle va lui permettre de faire chauffer de l'eau.
Les aliments emportés à bord doivent se conserver facilement car le skipper ne dispose pas de réfrigérateur. De plus, la nourriture doit peser le moins lourd possible. Pour cela, elle est souvent déshydratée ou lyophilisée, c’est-à-dire qu’on lui a enlevé son eau afin de la réduire en poudre. Le skipper va faire chauffer de l'eau dans une bouilloire et va l'ajouter au plat lyophilisé. Cela va redonner de la consistance et du goût au plat.

La bouilloire lui permet aussi de se préparer des boissons chaudes pour se réchauffer quand il a froid.

 

Essaye de goûter un plat lyophilisé... tu peux en trouver dans les grands magasins de sport ou dans les hypermarchés.

 

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